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Insecticides maïs, betteraves et pommes de terre Nouveau recul des ventes en 2022

Après une baisse de l’utilisation des insecticides en 2021, le marché a reflué à nouveau en 2022, aussi bien en maïs et en betteraves qu’en pommes de terre. En 2023, il va être marqué par la fin de la dérogation pour l’utilisation des néonicotinoïdes en traitement de semences sur betteraves et, très probablement, par une explosion des applications d’insecticides foliaires sur cette culture.

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Le marché des insecticides sur les cultures de printemps va être une nouvelle fois bousculé en 2023. L’Europe a en effet décidé d’interdire définitivement l’utilisation des néonicotinoïdes (NNI) en traitement de semences des betteraves sucrières, et ce dès les semis 2023. Or les traitements de semences à base de NNI avaient représenté 82 % des surfaces de betteraves en 2021. C’est donc un retour à 2020, année sans dérogation pour les NNI, que nous allons connaître en 2023. Quant à l’année 2022, « elle a été marquée par une pression notable et tardive de pucerons sur betteraves, note Bertrand Boulet (Certis Belchim). Ce qui explique que Teppeki a été utilisé sur des surfaces non traitées NNI en traitement de semences, mais aussi dans des parcelles en relais du traitement de semences. » Il a été employé sur 25 à 30 % des surfaces de betteraves, contre 16 % en 2021, pour des surfaces déployées de 130 000 ha sur les 195 000 ha déployés du marché. En application foliaire, Movento, qui a bénéficié d’une dérogation, a quant à lui été appliqué sur 17 000 ha, contre 13 000 ha en 2021. Le marché est donc partagé entre Teppeki (65 % de PDM), Movento (9 %) et les pyréthrinoïdes, avec notamment Karaté Zéon (9 %) et Mavrik Jet (3 %). Nul doute qu’en 2023, l’utilisation de ces produits va exploser, et probablement revenir aux niveaux observés en 2020.

En maïs, fort repli des foliaires

En 2022, 25 % des 2,65 Mha semés ont été protégés avec un traitement microgranulés du sol, contre seulement 20 % en 2021. Ces traitements ont représenté 663 000 ha déployés, contre 640 000 ha en 2021. « Le marché a progressé de 4 % en surfaces, souligne David Pé (Corteva), et de 10 % en valeur », passant de 28 à 31 M€ en un an. Belem/Daxol est toujours leader sur le marché avec 53,5 % des ventes (55,4 % en 2021).

« Les traitements foliaires ont baissé quant à eux, de 32 % en 2022, en partie parce que les surfaces de maïs ont reculé de 4 %, et que la pression des insectes semble avoir reflué, constate Patrick Bergougnoux (FMC). Pourtant, la part des superficies de maïs protégé avec un insecticide foliaire était sur une tendance à la hausse depuis une douzaine d’années. Elle était passée progressivement de 15,6 % en 2011, à 19,3 % en 2020 ». Pour lui, les producteurs de maïs ne sont pas conscients de l’intérêt de la protection. Les écarts entre surfaces traitées et non traitées représentent en moyenne, selon les études de FMC, 5,7 q/ha. Les insecticides foliaires n’ont représenté que 308 000 ha déployés en 2022, contre 450 000 ha en 2021 et 600 000 ha en 2020. Coragen est toujours en tête des ventes à 61,5 % du marché, contre 55 % en 2021, une progression qui s’est opérée aux dépens des pyréthrinoïdes, représentées principalement par la lambda-cyhalothrine, en recul à 70 000 ha. « Le marché des trichogrammes a baissé de 15 % en surfaces déployées, à 102 000 ha », indique également Carine Reyniers (Phyteurop). Un marché que se partagent Phyteurop (environ 60 %) et De Sangosse. « Même si l’utilisation des trichogrammes a reculé légèrement, ce marché reste malgré tout très stable », souligne Marie Aubele (De Sangosse). Le nouveau Mezalid à base de la substance naturelle, spinosad, progresse quant à lui, même s’il reste encore marginal, avec environ 6 000 ha déployés. « Les solutions Bt n’occupent encore qu’une faible part du marché », note également Anne Giroud (Philagro).

Retrait également en pommes de terre

Les ventes d’insecticides pommes de terre en végétation sont aussi en retrait. Les surfaces déployées ont baissé de 16 % à 215 000 ha contre 256 000 ha en 2021. Près de 70 000 ha ont été appliqués spécifiquement contre les doryphores. « Il est surprenant que les ventes d’insecticides aient reculé en 2022, souligne François Sénéchal (Syngenta), car les doryphores semblent de plus en plus présents. On a observé des adultes dans pas mal de parcelles en fin de saison. Ils vont constituer un vivier pour la campagne 2023. » Côté produits, l’année 2022 a été marquée par l’arrêt du Teppeki. « Cette disparition a permis aux autres spécialités de progresser », note Myriam Sellam (Adama). Les huiles, très utilisées en plants, arrivent toujours en tête des ventes, toutes marques confondues, à 110 000 ha déployés, soit plus de 50 % de PDM, devant le Coragen (20 %), anti-doryphore qui est passé de 58 000 ha déployés en 2021, à 45 000 ha en 2022. Les pyréthrinoïdes sont passés de 8,6 % du marché en 2021 à 18 % en 2022. Movento, qui a bénéficié d’une dérogation, a été utilisé quant à lui, sur 12 000 ha déployés (6 %) devant Karaté K (5 %), Mavrick Jet/Klartan Jet (3,2 %), et Karaté Zéon (2,1 %).

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